jeudi 31 janvier 2008

Les nuits sont impardonnables…

Tout en lenteur, les images se déplacent, les lumières se croisent. Elles s'attachent, se rejoignent, s'écartent. Le ballet est silencieux, des pas sur une moquette épaisse, ou une bille au creux du coude. Parmi ces fils que l'on peine à lire, se trouve sûrement l'éclat qui nous manque.

Nous sommes bercés. Debouts. Les mondes vacillent. Ce qui nous racle le cœur finit par nous blesser. Je te déposerai dans cette terre, sous la pierre, même si le cercueil est lourd et même si les poignées m'écorchent les mains.

Tu sais, les nuits sont impardonnables.

Où je suis se traînent quelques idées transparentes, de celles que l'on ne peut saisir que tard, quand les oiseaux nichés sur mes épaules se sont endormis. Tu dirais des vapeurs, d'autres des souvenirs. Je ne sais plus exactement leur donner un nom, je me contente de les regarder glisser dans l'espace, s'enrouler dans les volutes de ma cigarette.

L'ombre des grands aulnes, l'odeur des glycines, le bras calme de la rivière, le murmure des rochers, et tant encore sont les soldats d'une armée invisible, prêts pour toutes les conquêtes, pour tous les saluts, prêts à creuser des tranchées dans le ciel, à rouler sur les plages à l'assaut des villes grises.

Tu sais, les nuits sont impardonnables.

Le sais tu, les nuits sont impardonnables.

Aux racines des mots nous sommes attachés. Et même ce latin teinté me ramène aux images.

Et mes mains aussi sont impardonnables
.

1 commentaire:

sy! a dit…

Et sais-tu que la nuit est chaude, elle est sauva-age...
(ça ne se voit pas mais j'ai super honte)