jeudi 20 novembre 2008

Verba volant, scripta manent.

Il y a deux semaines j’ai écrit une petite nouvelle dont le point de départ était une lettre trouvée dans le métro… Hier, entre deux quais, il y avait une lettre. Pour moi. Enfin, une lettre que le hasard ou le désir avait laissé par terre et aux gens qui ne regardent pas que leurs pieds.
Dans cette lettre, c’est une fille qui écrit. Elle écrit en s’adressant à un homme qui la fait souffrir. Ecrire même sans donner la lettre, c’est comme une lumière que nous allumons les nuits d’insomnies, pleine d’ombres et d’éclats, pleines de murmures et de mots prononcés à voix nue dans le silence.
Dés que j’ai vu ce que ces quelques morceaux de papiers pliés et salis contenaient, j’ai hésité à les remettre où je les avais trouvés, sur les premières marches de l’escalier des quais de la Gare du Nord. Je me parlais à moi même, je m’expliquais que cela n’appartient qu’à celle qui écrit, peut être aussi au destinataire. Pas à moi.
En même temps ces mots, je les ai recueillis.
Je voudrais devenir une oreille patiente, un regard qui ne juge pas.