A l'aéroport, elle fit valider son titre d'embarquement puis se dirigea vers la cafeteria. La serveuse lui versa un café. Elle hésita devant l'air ahuri de Pamela. Celle dernière mit fin à son malaise d'un sourire discret qui marqua son retour à la normale et sécha ses yeux mouillés.
Un jeune homme commanda la même chose. Cette fois encore la serveuse ne compris pas et s'impatienta. Lorsqu'elle entendit « french » elle se détendit.Elle poussa devant ce nouveau client une tasse, du sucre en poudre, un peu de lait. Il la remercia. Pamela observa à la dérobée. L'homme semblait absorbé par la lecture d'un magazine. Sur la couverture une chevy impala 1958 lui rappela celle du voisin de ses parents.
Elle entendit un instant la grincement de la balançoire, et le bruit du jet d'eau sur la pelouse. Elle sentit un instant le parfum de cookies de sa mère. Elle revit la robe de bal déniché au fond du dressing et les vieilles chansons étrangères qu'elle fredonnait parfois.
Elle posa un billet sur le comptoir et fit le signe qu'elle invitait son voisin. Celle ci leva un sourcil, marmonna un thanks un peu faible et repris sa lecture. Pamela se dit que finalement elle bien mieux toute seule.
Le silence et la solitude...
Elle monta dans l'avion en chantonnant les Tes états d'âme Eric de Luna Parker
Étonnant , non ?
NB : Le pacifique est trop noir
comme tes états d'âme Eric
de vague à l'âme en lame de fond
tu surfs entre ces récifs
mais le courant te ramène vers le macadam Eric